Mes serres sont localisées entre les villages d'Aveize et de Sainte-Foy-l'Argentière, au cœur des Monts du Lyonnais, loin de toutes sources de pollution :
10 km de la ligne électrique à haute tension la plus proche, 20 km de l'A89, 28 km de Lyon et 29 de Saint-Étienne. Je suis
entouré d'agriculteurs qui élèvent des vaches et/ou font du maraîchage et des vergers "en bio" !
La spiruline se développe naturellement dans les régions intertropicales, où elle trouve chaleur et lumière. Sa température optimale de développement est de 37°C.
Je dois donc récréer ces conditions, d'où une culture sous serre et dans des bassins peu profonds (10 à 12 cm). L'eau est régulièrement brassée pour reproduire l'agitation naturelle due au vent
et aux flamants roses.
Les serres protègent aussi les bassins de tout ce que le vent peut transporter : feuilles, herbes, pailles, insectes, pollution, etc.
Après la "découverte" de la spiruline et de ses vertus, émerge l'idée de la cultiver "artificiellement" pour lutter contre la malnutrition.
Ripley Fox et Jean-Paul Jourdan ont mis au point une méthode qui est celle qui est utilisée par tous les spiruliniers.
Vous pouvez écouter une interview de Jean-Paul Jourdan en cliquant ici
La récolte peux se faire de plusieurs façons qui reviennent toujours à mettre le maximum de spiruline avec le minimum d'eau sur la table de filtration.
Les deux premières années, j'avais choisi l'écrémage, c'est à dire de concentrer la couche de spiruline remontée à la surface pendant la nuit, puis de ramasser manuellement cette couche.
Depuis, ayant une souche qui ne flotte pas, je pompe directement dans le bassin.
Une fois que l'eau s'est écoulée, la spiruline ressemble à de la crème de couleur verte. C'est la biomasse qui contient 90% d'eau : la moitié est le milieu de culture encore "accroché" aux spirulines, l'autre moitié est l'eau à l'intérieur de la spiruline.
Pour enlever toute cette eau, la première étape est le pressage. Il se fait de façon mécanique en utilisant la force d'un poids sur un levier. Merci Archimède !
Une fois pressée, on obtient une pâte verte, ressemblant un peu à de la pâte à modeler. C'est la spiruline fraîche qui est consommable.
Mais comme elle se dégrade très rapidement, je ne la commercialise pas.
En utilisant un poussoir à saucisse, munie d'une filière, la spiruline fraîche est mise en forme de spaghetti sur des clayettes. Cette opération permet de pouvoir finir d'évacuer l'eau pour arriver à un produit sec.
J'ai conçu et construit un séchoir qui a deux modes de fonctionnement :
- solaire : l'air chaud et sec est pris en haut de la serre, puis filtré et envoyé sur les clayettes où il se charge d'humidité avant de ressortir par le haut du séchoir ;
- avec déshumidificateur : l'arrivée et la sortie de l'air sont fermées. La circulation de l'air se fait en circuit fermé en passant par un déshumidificateur.
Le temps de séchage varie entre cinq et sept heures. C'est l'étape primordiale pour avoir une spiruline de qualité.